Laboratoires de la mondialisation économique: Regards croisés sur les dictatures argentine et chilienne des années 1970

Abstract

Les dictatures chilienne et argentine ont souvent été présentées comme deux laboratoires d’expérimentation et de mise en œuvre des théories néolibérales, du fait des liens entre leurs équipes dirigeantes et l’école monétariste de l’Université de Chicago. Dans cet article, Stéphane Boisard et Mariana Heredia soulignent en effet l’importance de ces réseaux transnationaux, autour de la figure des Chicago Boys, mais ils relèvent aussi les hésitations, les tâtonnements et les écarts à la norme qui caractérisent les réformes économiques adoptées dans ces deux pays. De plus, analysant les différences entre le Chili et l’Argentine, les deux auteurs récusent l’idée d’un plaquage sans adaptation des théories néolibérales pour mieux en souligner les ressorts nationaux.