Entreprises d'infrastructures et pouvoirs publics au Brésil

Abstract

Le développement des entreprises d’infrastructures au Brésil pose cinq questions : quelles relations entre l’État et les services publics ? quel rôle pour des agences de régulation sectorielles ? pourquoi une législation protectrice de la concurrence ? quelle place pour les investisseurs étrangers ? quelle stratégie pour les pouvoirs publics ?Luiz Carlos Delorme Prado et Hildete de Moraes Vodopives : Au Brésil, les infrastructures chargées de fournir des services publics (énergie, ports, transports, télécommunications) ont connu diverses formes d’organisation. Elles ont déjà été privées, gérées directement par l’État, confiées à des sociétés privées sous concession de l’État et attribuées à des sociétés privées réglementées par l’État. Quel est selon vous le rôle de l’État dans la fourniture de ces services au Brésil ? Dans quelle mesure est-il compatible avec une croissance à long terme dans une économie de marché ?Paulo Roberto de Almeida : Dans l’histoire économique, les grands travaux sont normalement associés aux initiatives des États centralisés, dès qu’une société échappe aux contraintes des simples communautés d’agriculteurs isolés pour s’organiser autour de cités et de ports. Des canaux, des entreprises de canalisation et d’aménagement du territoire, des routes, et des murailles ou forteresses contre des ennemis ou des bandits agissant en groupes. Le fameux « despotisme oriental » de Karl Wittfogel n’a pu naître que dans des « sociétés hydrauliques », présentées dans certains travaux de Karl Marx comme appartenant au « mode de production asiatique », ce qui ne veut absolument rien dire…