Artículo
Candide à Buenos Aires : retour
Fecha de publicación:
10/2010
Editorial:
Centre National du Livre
Revista:
Cahiers Voltaire
ISSN:
1637-4096
Idioma:
Frances
Tipo de recurso:
Artículo publicado
Clasificación temática:
Resumen
Au chapitre dix-neuf de Candide, dans un passage bien connu des Voltairiens d’Argentine, le patron d’un vaisseau espagnol en partance pour Buenos Aires avertit notre héros sur les dangers d’une réapparition dans la ville : « Je me garderai bien de vous passer à Buenos Aires, je serais pendu, et vous aussi ». Le Nouveau Monde, représenté par Buenos Aires et la Province du Paraguay, s’érige ainsi comme l’espace de l’appropriation indue et de la dissolution évitée in extremis: dissolution du corps (littérale pour Candide, puisqu’on veut le faire bouillir), dissolution de l’identité (signifiée par ce costume de jésuite qu’il endosse pour fuir), dissolution subtile et ambiguë de la nationalité puisque – la phrase est de Candide – « le château où je suis né ne vaut pas le pays où nous sommes ». Ces formes fictionnelles de la dissolution imminente et de l’appropriation déréglée préfigurent la réception de Candide en Argentine, depuis sa première impression en espagnol en 1819 jusqu’à la dernière édition argentine en date, qui est de 2005. Il plane en effet sur ces Candides argentins un effet de flou, la menace même d’une dissolution de l’origine du texte, les éditions de Candide qui circulent à Buenos Aires à la fin du XIXème et au début du XXème cherchant à récupérer la figure de Voltaire et le message de Candide à des fins politiques. Dissolution imminente donc mais toujours évitée, et appropriation déréglée du texte, mais déréglée au sens rimbaldien du terme, puisque ces Candides se transforment et se métamorphosent assez merveilleusement au fil des traductions, des argentinismes, des coupures, des paratextes, des illustrations et même des erreurs. C’est très simplement en suivant les diverses transformations de Candide à Buenos Aires que j’organiserai mon propos. Je commencerai par Candide « patriote argentin » au XIXème siècle; je m’occuperai ensuite de Candide anarchiste dans le Buenos Aires des années 1920, puis du Candide étrangement best seller des années 1940. J’examinerai brièvement la lecture que Jorge Luis Borges fait du conte voltairien et je terminerai, après avoir donné tout au long de ce travail, peut-être injustement, le haut de l’affiche à Candide, en évoquant la destinée mirifique et méconnue de Cacambo à Buenos Aires.
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Citación
Campora, Magdalena Teresa Maria; Candide à Buenos Aires : retour; Centre National du Livre; Cahiers Voltaire; 9; 10-2010; 43-70
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