Le rôle de la diaspora circulaire dans le développement du secteur biotechnologique argentin

Abstract

Cet article traite de la mobilité internationale de scientifiques argentins dont le travail s’inscrit dans le secteur de la biologie moléculaire et des biotechnologies1 . Il a été élaboré à partir d’un travail de recherche réalisé entre octobre 2009 et avril 20112 , afin d’obtenir un premier cadre analytique des rapports entre le secteur biotechnologique argentin (public et privé) et les scientifiques argentins expatriés. Nous avons eu recours à des études qualitatives et quantitatives selon les nécessités du processus de compréhension en cours. En premier lieu, pour obtenir une photographie globale du secteur, nous utilisons une information disponible dans des centres de recherche et observatoires de science et technologie de la région — comme les rapports et bases de données de la plate-forme Biotecsur, du Centre Redes et du Ministère de Science, Technique et Innovation productive (MINCYT). De cette façon, nous avons constitué un listing de 90 entités3 , composé d’entreprises privées et d’instituts publics sur lequel nous avons réalisé une première caractérisation quant aux aires de spécialisation, possession de brevets et implantation d’un secteur de recherche et de développement (I&D). Nous avons obtenu finalement une liste dépurée de 50 entités que nous avons contacté pour solliciter leur collaboration à cette recherche; 40 ont accepté de répondre à une enquête auto-administrée. Finalement, nous avons obtenu 32 questionnaires complétés, univers sur lequel nous avons identifié neuf cas qui ont déclaré avoir des rapports avec a diaspora scientifique et technique (DCT): cinq entreprises argentines (Biogénesis-Bagó, Biosidus, Don Mario Semillas, Craveri et Bioprofarma), deux entités de recherches publiques (Laboratoire d’Hémodérivés de l’Université Nationale de Cordoba et le Laboratoire de Cultures Cellulaires de l’Université Nationale du Littoral) et deux instituts privés avec une forte synergie sur le système public de recherche (Fondation Institution Leloir et l’Institut d’Agro-biotechnologie de Rosario). Ces neuf cas ont fait l’objet d’un travail de caractérisation détaillée pour lequel nous avons utilisé une approche ethnographique. Nous présenterons ci-dessous, en premier lieu, le contexte argentin des biotechnologies pour faire ensuite référence aux cas d’étude, en observant les modes particuliers de relation avec la DTC. Nous conclurons par quelques réflexions sur le rôle de la diaspora comme vecteur de développement pour des pays ayant une certaine tradition scientifique et technologique comme c’est le cas de l’Argentine (et de divers pays latino-américains).