Affinités électives Algérie-Cuba

Abstract

Les processus révolutionnaires à Cuba (1953-1959) et en Algérie (1954-1962) ont joué un rôle clé dans l’essor du Mouvement des pays non-alignés et sont devenus des points de référence en Amérique latine et en Afrique pour la radicalisation politique de ce que l’on appelle le Tiers-Monde pendant la « longue décennie des années 1960 » ou les longs 60s. Dans le même temps, ces deux révolutions ont exercé une in*uence notable sur les gauches du Premier Monde (avec les explosions de 1968) et ont remis en question – du moins pendant un temps – les stratégies du soi-disant « socialisme réel » et de la « coexistence paci- +que ». Il s’agit bien sûr d’une histoire complexe aux multiples variantes qui, dans le cas cubain, comme nous le savons, fait référence à la lutte de libération nationale contre la dictature de Fulgencio Batista et l’impérialisme nord-américain et, dans le cas algérien, à la guerre d’indépendance nationale contre le colonialisme français. Les relations entre ces deux processus ont été nouées avant l’indépendance de l’Algérie (5 juillet 1962), et le NIL a consacré plusieurs reportages à l’Algérie au cours des années 1960 et au début de la décennie suivante. Ce chapitre les passe en revue et tente de montrer comment s’est con+guré une sorte de parallélisme (historique et programmatique) entre les deux pays, qui a mis en évidence une épopée internationaliste et anti-impérialiste commune, tout en faisant allusion aux aléas de la situation politique algérienne, et en re*étant les changements d’orientation dans les relations entre Cuba et l’Algérie, ainsi qu’avec les pays du Tiers-Monde et l’URSS.