Tramas discursivas y saberes contemporáneos sobre Sudamérica. Chaco Ra'anga en la tradición de viaje

Abstract

El artículo aborda la construcción de discursos contemporáneos sobre el Gran Chaco a partir del análisis de un proyecto que, emulando experiencias de viaje pretéritas, transversalizó intereses y saberes sobre la región: Chaco Ra’anga. Un viaje científico y cultural al corazón de Sudamérica (2015). Nos planteamos dos ejes analíticos íntimamente relacionados entre sí: por un lado, el lugar del proyecto Chaco Ra’anga en la tradición del viaje en el Gran Chaco, indagando en los modos de desplazamiento y las estrategias de cartografiar la experiencia a partir de la consideración de un supuesto vacío epistemológico, cultural y artístico. El otro eje atiende al rol que asumen los organizadores del proyecto y los viajeros a través del análisis de sus relatos y reflexiones de viaje como prácticas colonizadoras/decolonizadoras, mediadas por intereses institucionales que organizan y regulan los discursos y que se expresan con particular interés en un diario de viaje y un documental como en piezas gráficas comunicacionales. Los textos e imágenes que buscan visibilizar el Chaco y sus otredades (indígenas y menonitas) construyen una “figura/imagen” donde territorio y sujetos construyen una etnocartografía de sedimento colonial.

L’article aborde la construction de discours contemporains au sujet du Grand Chaco à partir de l’analyse d’un projet qui, s’inspirant d’expériences de voyage d’un certain passé, a transversalisé des intérêts et des savoirs sur la région : Chaco Ra’anga. Un voyage scientifique et culturel au cœur de l’Amérique du Sud (2015). Nous abordons deux axes analytiques intimement liés : d’une part, le lieu qu’occupe le projet Chaco Ra-anga dans la tradition du voyage dans le Grand Chaco. Pour ce faire, nous enquêtons au sujet des modes de déplacement et des stratégies de cartographie de l’expérience, à partir de la prise en compte d’un soi-disant vide épistémologique, culturel et artistique. L’autre axe relève du rôle que jouent les organisateurs du projet et les voyageurs, et à ce sujet, nous analysons leurs récits et leurs réflexions de voyage. Nous observons ainsi les caractéristiques colonisatrices/décolonisatrices de ces pratiques, puisque nous comprenons qu’elles sont conditionnées par des intérêts institutionnels qui organisent et régulent les discours. Ceci s’exprime tout particulièrement dans un journal de voyage, un documentaire et communications graphiques. De ce fait, les textes et images qui cherchent à rendre visible le Chaco et ses altérités (indigènes et mennonites) construisent une “figure/image” où territoire et sujets construisent une ethnocartographie de sédiment colonial.