L’architecture prospective en Tchécoslovaquie: Convergences et divergences entre l’approche du groupe slovaque VAL (1968-1994) et la théorie architecturale de Michel Ragon

Abstract

The article discusses the resonance of Michel Ragon’s concept of prospective architecture in Czechoslovakia by taking the group VAL (Voies et Aspects du Lendemain) as an example. The article focuses not only on the similarities, but also on the divergences between the concept of prospective architecture defined in France and VAL’s projects from the 1970s. The article will try to reveal parallels between the VAL’s definition of architecture as a result of a game and a way to anticipate the new society, and the approach of architects and groups active in France as the Utopia, or the Internationale Situationniste. In conclusion, the text will emphasize the specificity of VAL’s projects, inseparably linked to the context of Czechoslovakia during the period of Normalization, and stress its heterogeneous characterlinking them more closely to the postmodern architecture.

Dans cet article, on se propose d'examiner la réception du concept d' «architecture prospective» en Tchécoslovaquie, dans les années 60 et 70. Elaboré dans les années soixante par Michel Ragon, théoricien de l'architecture français, ce concept désigne des projets architecturaux technologiquement innovants et réalisables dans le futur, contrairement à ceux relevant de l'architecture utopique ou visionnaire. Dans le cadre de cette réception, notre étude se focalise sur le travail du groupe VAL (Voies et Aspects du Lendemain), fondé a 'ilina dans les années soixante-dix, par le plasticien Alex Mlynárčík et deux architectes, Viera Mecková et Ľudovít Kupkovič. Les similitudes aussi bien que les divergences entre les projets d'architecture prospective et les propositions de VAL sont étudiées dans l'article. Devant résulter d'un «jeu intellectuel» et anticiper la nouvelle société, nous établirons que la conception globale de l'architecture par VAL est proche de celle développée à l'époque par des groupes actifs en France, comme Utopie et l'Internationale situationniste. Nous mettrons cependant l'accent sur la spécificité des projets de VAL, laquelle découle du contexte politique de la Tchécoslovaquie de l'époque, pendant ladite période de la Normalisation qui succéda au Printemps de Prague. L'analyse du caractère hétérogène des projets architectoniques de VAL nous permettra enfin de postuler l'affiliation de ce groupe à la mouvance plus globale de l'architecture postmoderne.